Les amphétamines, qu'est-ce que c'est ?
Les amphétamines
Les amphétamines (speed, ice ou cristal) sont des stimulants majeurs du système nerveux central.
Elles se présentent sous forme de comprimés, de cristaux ou de poudre. Très souvent mélangées avec d’autres produits, elles peuvent être administrées par voie orale, prisées (sniffée) ou même fumées. Elles comprennent principalement :
- l’amphétamine; la dexamphétamine (Dexedrine®), utilisée pour le traitement d’appoint de la narcolepsie, c’est-à-dire du besoin irrésistible de dormir ;
- la méthamphétamine (meth, cristal meth ou ice) ;
- le méthylphénidate (Ritalin®, Ritalin SR®, Biphentin®, Concerta®) : employé pour le traitement du trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ;
- la cathinone, une substance qui se retrouve dans les feuilles du khat, un arbuste présent surtout dans la péninsule arabique et dans la Corne de l’Afrique (Éthiopie, Somalie) ;
- la méthcathinone : synthétisée en laboratoire, elle est plus puissante et produit une intoxication de plus longue durée que la cathinone ;
- les anorexigènes ou inhibiteurs de l’appétit : diéthylpropion (Tenuate®, Tenuate Dospan®), mazindol (Sanorex®) et phentermine (Ionamin®) ;
- les hallucinogènes stimulants dérivés des amphétamines : ces produits ont à la fois des effets stimulants et des effets hallucinogènes, les effets hallucinogènes se manifestant surtout à des doses élevées ;
Le prototype de cette catégorie de substances est la MDMA ou ecstasy.
La méthamphétamine et le cristal meth
La méthamphétamine et le cristal meth (meth, speed, ice, cristal, glass) sont des psychostimulants de la famille des amphétamines et, en pratique, ce sont des substances identiques. Étant deux fois plus puissants que l’amphétamine, leurs effets se font sentir de façon plus marquée sur le fonctionnement du système nerveux central. Ces substances se présentent sous forme de cristaux, de capsules, de comprimés ou de poudre.
Ils font partie d’un ensemble de substances appelées « drogues de club » parmi lesquelles on retrouve également l’ecstasy, le GHB, le PCP et la kétamine. Ces drogues sont associées en grande partie au phénomène des soirées raves et des clubs After Hours.
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Effets et dangers des amphétamines
Les amphétamines
Les effets des amphétamines et de la cocaïne sont similaires. Par contre, la puissance et la durée d’action des amphétamines sont supérieures à celles de la cocaïne. Elles sont très recherchées par les usagers pour leur effet euphorisant et pour leurs propriétés puissantes et de longue durée. Elles provoquent :
- une poussée d’énergie;
- une suppression de l’appétit et de la sensation de fatigue;
- une stimulation de la vigilance;
- une augmentation de la mémoire et des perceptions sensorielles;
- une sensation de bien-être intense et de la désinhibition;
- une illusion d’être invincible et une sensation de liberté.
Dans le cerveau, les amphétamines provoquent des augmentations immédiates et importantes de dopamine et de sérotonine et entraînent des perturbations du fonctionnement cérébral. Leur consommation peut entraîner :
- une altération de l’état général par la dénutrition et par l’éveil prolongé (insomnie) conduisant à un état d’épuisement;
- une grande nervosité et des troubles psychologiques (p. ex. anxiété, irritabilité, impulsivité, agressivité, violence extrême, épisodes psychotiques).
Ces troubles disparaissent après une période variable allant de quelques jours à plusieurs mois après l’arrêt de la consommation.
Effets chroniques
L’usage prolongé des amphétamines est associé à :
- un épuisement de la réserve de certains neurotransmetteurs;
- une destruction des neurones;
- des dommages cérébrovasculaires;
- la psychose.
L’abus des amphétamines pousse le consommateur à aller à l’extrême limite de ses capacités physiques. Au cours de périodes de consommation effrénées qui peuvent durer plusieurs jours, l’individu mange peu et ne dort pratiquement pas. Ce rythme de vie mène rapidement à un épuisement physique et psychique, ainsi qu’à une perte de poids considérable. Cet épuisement physique affaiblit le système immunitaire et diminue la résistance aux infections et aux maladies. Des dommages pulmonaires, hépatiques et rénaux peuvent aussi se produire.
Enfin, l’utilisation chronique des amphétamines est parfois associée à des comportements violents soudains et inattendus. Ces conduites agressives résultent d’un changement dans la personnalité du consommateur, qui devient hostile et paranoïde.
Interactions avec d’autres substances
Les amphétamines (incluant la méthamphétamine et le cristal meth) interagissent principalement avec les autres psychostimulants et les antidépresseurs. Dans le premier cas, il s’agit généralement d’effets synergiques où les actions s’additionnent ou se multiplient, augmentant de ce fait les risques de surdose.
L’association de ces substances avec les antidépresseurs peut entraîner des variations dangereuses de pression sanguine. Ces symptômes physiologiques peuvent inclure les céphalées, les convulsions, les troubles cardiovasculaires et un risque accru du syndrome sérotoninergique. Ce syndrome peut se traduire par certaines des manifestations suivantes : agitation, confusion, irritabilité, altération de la conscience, faiblesse, rigidité musculaire, fièvre, transpiration, frissons, tremblements, hypertension, convulsions et collapsus cardiovasculaire.
Ainsi, l’association avec de l’alcool ou d’autres psychotropes tels que la MDMA (ecstasy accroît les risques de neurotoxicité (toxicité au niveau du système nerveux) de ces substances.
Amphétamines et grossesse
Les études révèlent que l’usage des amphétamines par la femme enceinte peut entraîner des troubles physiques et comportementaux sur la descendance. Ces observations sont corroborées par le fait que l’administration prolongée de faibles doses d’amphétamine pour réduire l’appétit pendant la grossesse provoque une incidence plus élevée de malformations chez le fœtus. D’autre part, une concentration significative d’amphétamine peut se retrouver dans le lait maternel.
La méthamphétamine et le cristal meth
L’ingestion par voie orale sous forme de pilule ou de capsule, l’injection intraveineuse et l’inhalation (en fumée ou en poudre) sont les modes de consommation les plus courants. Par voie orale, les effets débutent après 15 à 20 minutes et peuvent durer jusqu’à 12 heures, voire une journée entière. L’absorption est beaucoup plus rapide par voie intranasale et encore plus par voie intrapulmonaire et intraveineuse. Les effets sont alors ressentis presque instantanément et se traduisent par une euphorie intense allant jusqu’à une sensation de type orgasmique, communément appelée rush.
Le cristal meth administré par inhalation ou par injection est l’un des plus puissants psychostimulants disponibles sur le marché des drogues illicites. L’individu est plus attentif, plus alerte et éprouve un sentiment de domination.
Effets chroniques
Les usagers chroniques présentent divers symptômes tels que l’anxiété, l’angoisse, l’insomnie et la dépression, parfois accompagnée d’idées suicidaires. Diverses manifestations psychologiques peuvent s’ajouter telles que les troubles paranoïdes, les délires obsessionnels et les hallucinations, allant parfois jusqu’aux comportements violents. Cette agressivité est causée par les idées paranoïdes et le sentiment de danger imminent. Les symptômes psychotiques peuvent persister des mois, voire des années, après l’arrêt de la consommation.
Comme pour les autres amphétamines, la consommation de méthamphétamine peut causer divers troubles physiques qui varient selon les doses consommées et la sensibilité du consommateur :
- rougeurs ou pâleurs;
- dilatation des pupilles;
- maux de tête, tremblements, frissons;
- sécheresse de la bouche, goût désagréable persistant;
- diminution de l’appétit, perte de poids;
- crampes abdominales, constipation ou diarrhée;
- augmentation du rythme et de la profondeur de la respiration;
- troubles cardiovasculaires : tachycardie (augmentation du rythme cardiaque), arythmies, hypertension, cardiomyopathies et dommages aux microvaisseaux sanguins du cerveau;
- augmentation de la libido avec perte des inhibitions (plus rarement une baisse de la libido);
- impuissance passagère, particulièrement lors d’un usage abusif et soutenu.
À fortes doses, la méthamphétamine peut causer de l’hyperthermie (parfois la fièvre est très forte), des convulsions et la mort. On peut également retrouver de la confusion et des déficits cognitifs prolongés. Le nombre, l’amplitude, la durée et la fréquence de ces troubles varient généralement en fonction de l’intensité et de la durée de la consommation.
Tolérance et dépendance
L’usage chronique des amphétamines (méthamphétamine et le cristal meth) provoque rapidement une tolérance aux effets euphorisants et stimulants. Cette tolérance pousse le consommateur à augmenter les doses pour rechercher les effets agréables qu’il ressentait auparavant avec davantage d’intensité.
D’autre part, la consommation prolongée des amphétamines conduit à une forte dépendance physique et psychologique. Le syndrome de sevrage se caractérise par l’anxiété, l’agitation, l’épuisement, la dépression et par le désir compulsif (en anglais craving) de reprendre la drogue. L’individu est fatigué et a besoin de dormir, mais il est insomniaque et il fait souvent appel à diverses substances (alcool, benzodiazépines, autres somnifères) pour retrouver le sommeil.
Quelques statistiques
- L’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (ESCCAD) estime qu’en 2012, 4,1 % des Canadiens et 5,2 % des Québécois âgés de 15 ans et plus avaient consommé des amphétamines au moins une fois dans leur vie.
- En 2013, la Sûreté du Québec ouvrait 1 020 dossiers pour une infraction en matière de possession, possession en vue de trafic, trafic, production ou importation-exportation de méthamphétamine.
- En 2010-2011, les amphétamines (incluant la méthamphétamine) étaient consommées par 7 % des élèves québécois de niveau secondaire au cours de l’année qui a précédé l’entrevue.
- Au Québec, une étude réalisée auprès d’un échantillon de jeunes des Centres jeunesse indique que plus de la moitié d’entre eux ont fait usage d’amphétamines l’année qui a précédé leur entrée dans l’institution.
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des canadiens agés de 15 ans et plus
L’ESCCAD estime qu’en 2012, 4,1% des Canadiens agés d’au moins 15 ans avaient consommé des amphétamines au moins une fois dans leur vie.
dossiers ouverts pour une infraction concernant les méthamphétamines
L’ESCCAD estime qu’en 2012, 4,1% des Canadiens agés d’au moins 15 ans avaient consommé des amphétamines au moins une fois dans leur vie.
des élèves québécois de niveau secondaire
En 2010-2011, les amphétamines (incluant la méthamphétamine) étaient consommées par 7 % des élèves québécois de niveau secondaire au cours de l’année qui a précédé l’entrevue.
- Au Québec, une étude réalisée auprès d’un échantillon de jeunes des Centres jeunesse indique que plus de la moitié d’entre eux ont fait usage d’amphétamines l’année qui a précédé leur entrée dans l’institution.[/notice]
Bibliographie disponible sur demande ou en librairie dans le livre « Drogues, Savoir plus, risquer moins »
Que prévoit la loi ?
- La méthamphétamine est inscrite à l’annexe I de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances depuis le 11 août 2005.
- Les autres amphétamines sont inscrites à l’annexe III de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
- La possession, le trafic, la possession en vue d’en faire le trafic, la production, l’importation et l’exportation des amphétamines sont illégaux.