L’ecstasy, qu'est-ce que c'est ?

L’ecstasy ou MDMA est le prototype des hallucinogènes stimulants, c’est-à-dire des psychotropes ayant à la fois des effets hallucinogènes et stimulants. Bien qu’elle fasse partie des perturbateurs du système nerveux central pour ses effets hallucinogènes, l’ecstasy ou MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine) est un dérivé des amphétamines qui se caractérise principalement par ses propriétés stimulantes.

L’apparition massive de l’ecstasy est notamment associée à l’émergence du mouvement musical techno et des parties raves. Au cours d’une soirée, l’usager peut danser de façon continue et répétitive pendant des heures. De nos jours, cette substance est consommée dans d’autres lieux festifs tels que les boîtes de nuit, les bars, etc.

L’ecstasy ou MDMA a souvent une composition incertaine, car elle n’est pas toujours présente dans le produit vendu sur le marché noir ou peut être mélangée à d’autres substances. L’adultération peut se faire avec les amphétamines (dont la méthamphétamine), les hallucinogènes (LSD, PCP, kétamine, etc.), d’autres stimulants (caféine, éphédrine), les anabolisants ou les analgésiques (aspirine). L’ecstasy peut également être coupée avec de l’amidon, des détergents, du savon, etc.

L’ecstasy ou MDMA peut se présenter sous forme de comprimé, de gélule ou de poudre. Généralement, elle est vendue sous forme de comprimés de couleurs et de formes diverses où sont souvent gravés des motifs variés (cœur, étoile, papillon, trèfle, etc.). Ces logos ne garantissent pas la qualité ni la pureté du produit. L’ecstasy est généralement administrée par voie orale. Dans certains cas, elle est prisée, fumée ou même injectée par voie intraveineuse. Les doses de MDMA peuvent varier de 10 à 150 mg par comprimé, entraînant de ce fait des variations importantes sur l’intensité des effets ressentis.

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Effets et dangers de l’ecstasy

Les effets stimulants prédominent dans l’ecstasy et provoquent une excitation, accompagnée d’un sentiment de puissance physique et mentale, ainsi qu’une suppression de la fatigue, de la faim et de la douleur. Les effets hallucinogènes sont relativement faibles et ne se manifestent généralement qu’à des doses élevées.

L’ecstasy provoque tout d’abord une légère anxiété, la tachycardie (accélération du rythme cardiaque), l’hypertension et la contraction des muscles de la mâchoire. La peau devient moite, la bouche sèche. Par la suite, l’usager ressent l’euphorie, la relaxation, la diminution de la sensation de fatigue, une plus grande confiance en lui-même et moins d’inhibitions. Ceci s’accompagne d’une accentuation des perceptions sensorielles, d’une plus grande expression des émotions et d’une meilleure communication avec autrui.

Dans un contexte qui facilite les échanges verbaux, le consommateur éprouve une sensation de liberté, de spontanéité et d’insouciance dans ses relations avec les autres. Il manifeste des effets entactogènes (aptitude accrue à l’introspection et à voir plus clair en soi-même), empathogènes (capacité de se mettre à la place des autres et comprendre ce qu’ils ressentent) et une exacerbation des sensations tactiles et de la sensibilité à la musique.

Cette phase de sensations agréables est généralement suivie de la descente (crash) et d’effets contraires à ceux qui sont recherchés. Ils se caractérisent par la fatigue, l’anxiété généralisée, l’agitation, les troubles du sommeil, les problèmes érectiles, la tristesse, la dépression et la mauvaise humeur. Ces réactions peuvent s’accompagner d’états de panique, de cauchemars et de comportements irrationnels, impulsifs et même obsessifs. L’état dépressif peut nécessiter une consultation médicale, trois ou quatre jours après avoir pris de l’ecstasy.

Le désir de retrouver les premières sensations amène l’usager à augmenter les doses et donc à s’exposer aux risques du surdosage.

Effets chroniques

L’utilisation prolongée de la MDMA ou ecstasy peut conduire à divers troubles psychiatriques qui incluent :

  • l’anxiété et les crises de panique, les craintes persistantes et les troubles du sommeil;
  • les déficits de la mémoire et l’altération des fonctions cognitives;
  • les accès de rage, les troubles dépressifs majeurs et les pensées suicidaires;
  • les réminiscences d’hallucinations;
  • l’anorexie (perte d’appétit) et d’autres troubles de l’alimentation.

La toxicité neurologique de la méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA) est actuellement étudiée chez l’être humain. Des études réalisées chez le rat démontrent qu’une seule dose de MDMA ou ecstasy peut provoquer la dégénérescence des neurones à sérotonine.

Chez l’être humain, la consommation chronique de MDMA ou ecstasy augmente le risque de développer le syndrome sérotoninergique qui se caractérise par l’agitation, la confusion, l’irritabilité, les altérations de la conscience, la faiblesse, la rigidité musculaire, la fièvre, la transpiration, les frissons, les tremblements, l’hypertension, les convulsions et le collapsus cardiovasculaire.

Ainsi, l’ensemble des données scientifiques recueillies à ce jour commande une grande prudence lors de l’administration du MDMA ou ecstasy, d’autant plus que les effets subtils sur le système nerveux central peuvent ne se manifester qu’après plusieurs années de consommation.

Ecstasy et grossesse

Les effets du MDMA ou ecstasy chez la femme enceinte ne sont pas bien documentés. Il faut donc l’éviter pendant la grossesse.

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Tolérance et dépendance

La tolérance à l’ecstasy semble se manifester rapidement. Ainsi, après une consommation répétée, il devient difficile, voire impossible, de ressentir à nouveau les effets initiaux.

Chez certains consommateurs, l’ecstasy peut provoquer une dépendance psychologique. Quant à la dépendance physique, très peu de cas sont rapportés dans la littérature et quand elle se manifeste, son intensité est généralement faible. Elle peut cependant devenir problématique lors de la consommation de fortes doses sur une courte période de temps (au cours de la même soirée).

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Quelques statistiques

  • L’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (ESCCAD) estime qu’en 2012, 4,4 % des Canadiens et 3,7 % des Québécois âgés de 15 ans et plus avaient consommé de l’ecstasy au moins une fois dans leur vie.
  • L’ecstasy serait la troisième drogue illicite la plus populaire au Québec chez les  jeunes après le cannabis et les amphétamines.
  • En 2010-2011, l’ecstasy est une drogue consommée par 9 % des élèves québécois de niveau secondaire au cours de l’année qui a précédé l’entrevue.
  • Au Québec, on considère que 1,8 % des élèves de niveau secondaire consomment du MDMA de façon hebdomadaire.
  • Au Québec, une étude réalisée auprès d’un échantillon de jeunes des centres jeunesse indique que plus de la moitié d’entre eux ont fait usage d’ecstasy au cours de l’année qui a précédé leur entrée dans l’institution.
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Que prévoit la loi ?

  • L’ecstasy est inscrite à l’annexe I de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
  • La possession, le trafic, la possession en vue d’en faire le trafic, la production, l’importation et l’exportation sont illégaux.
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