Le PCP, qu'est-ce que c'est ?

La phencyclidine ou 1-phénylcyclohexylpipéridine (PCP) est un perturbateur du système nerveux central. C’est un hallucinogène de la famille des anesthésiques généraux dissociatifs. Elle est encore appelée mess, TH, angel dust ou peace pill. Cet hallucinogène a des effets comparables au LSD, mais produit moins d’hallucinations.

À l’état pur, le PCP se présente généralement sous forme de poudre cristalline blanche qui se dissout rapidement dans l’eau et l’alcool. De production facile, il est synthétisé dans des laboratoires clandestins et vendu sous forme de poudre, de comprimés ou de capsules de couleurs variées ou de liquide. Une dose typique vendue dans la rue est de l’ordre de 10 mg de PCP pur et coûte environ 10 $. Du fait de son prix peu élevé et de sa synthèse facile, le PCP est souvent utilisé pour couper ou pour amplifier les effets d’autres psychotropes tels le LSD, le cannabis ou la cocaïne.

Le PCP peut être consommé par voie orale, prisé (reniflé), fumé ou injecté (le plus souvent par voie intraveineuse et plus rarement par voie intramusculaire). Il est souvent vendu sous de faux noms, fréquemment sous l’appellation de mess ou mescaline.

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Effets et dangers du PCP

Le PCP produit une anesthésie générale, réduisant ainsi la perception de la douleur et de l’environnement. Il manifeste à la fois les propriétés des dépresseurs et des stimulants du système nerveux central. Il peut entraîner l’euphorie, la relaxation, la stimulation plaisante, la sensation de légèreté et de flottement, la distorsion de la perception du temps, de l’espace et du corps, la dissociation de l’environnement, le sentiment d’irréalité et des hallucinations visuelles et auditives.

Les effets indésirables psychiques produits par le PCP peuvent se résumer ainsi :

  • l’anxiété, l’agitation et les crises de panique;
  • les difficultés d’attention, de concentration et de réflexion;
  • la confusion, la désorientation, l’altération du jugement, la désorganisation de la pensée, le langage incohérent;
  • les troubles de mémoire et l’amnésie antérograde (incapacité à se souvenir de faits ou d’événements survenus après la prise de la drogue);
  • le nystagmus horizontal, vertical ou rotatoire (mouvements involontaires et saccadés des yeux);
  • les étourdissements, les problèmes d’élocution, le mutisme, le regard fixe, l’état de stupeur (absence de réponse aux stimuli), l’engourdissement des extrémités, la rigidité musculaire;
  • l’hypersensibilité à la lumière, aux sons et à la douleur;
  • les troubles psychomoteurs et l’incoordination des mouvements;
  • le sentiment intense d’aliénation, la précipitation d’un épisode psychotique latent et la psychose toxique se manifestant par des hallucinations, du délire et des troubles paranoïdes. Cette psychose aiguë peut durer de quelques heures à quelques semaines;
  • des comportements inadaptés, bizarres, impulsifs, hostiles ou violents.

Le PCP est très toxique. L’écart entre la dose de PCP qui provoque un effet psychédélique agréable et la dose où la personne perd plus ou moins la maîtrise de son état est malheureusement très faible. Des doses supérieures à 10 mg chez un consommateur non tolérant peuvent causer le délire, la rigidité musculaire, le mutisme, la sédation sévère et l’état de stupeur. L’usager intoxiqué au PCP qui manifeste des troubles psychiatriques est souvent difficile à maîtriser. Son attitude est bizarre, confuse, désordonnée et désorientée. Son langage est incohérent et il peut être paranoïde. Son comportement peut être irritable, hostile et violent. Il manifeste souvent des préoccupations, voire des obsessions pour des sujets futiles. Il peut manifester des hallucinations, un délire de grandeur et un état de panique, de terreur ou de peur envahissante d’une mort imminente.

Le PCP produit une anesthésie générale, réduisant ainsi la perception de la douleur et de l’environnement.

Des doses supérieures à 20 mg peuvent entraîner des convulsions et le coma. La mort survient habituellement à des doses variant entre 150 et 200 mg. Elle peut résulter d’un arrêt cardiaque ou respiratoire, de complications rénales ou d’hémorragies cérébrales.

Effets chroniques

Dans le cas d’un usage chronique, les consommateurs réguliers peuvent ingérer de 100 à 1 000 mg de PCP par période de 24 heures, ainsi que d’autres psychotropes. Ils s’isolent socialement et se coupent graduellement du monde extérieur. Les comportements dus au PCP sont bizarres, imprévisibles et parfois d’une extrême violence. La psychose toxique induite par le PCP se caractérise par l’agressivité, la violence, les hallucinations (surtout auditives), le délire et les troubles paranoïdes.

Les troubles anxieux et dépressifs, prolongés et sévères, sont relativement communs avec le PCP.

L’intoxication chronique au PCP entraîne des problèmes cérébraux, psychologiques et psychiatriques. Beaucoup de décès liés à l’usage du PCP sont dus à des accidents, des suicides ou des homicides.

PCP et grossesse

La consommation du PCP chez la femme enceinte affecte le fœtus. Les effets semblent toutefois moins importants que ceux induits par la cocaïne.

Les effets chez le nouveau-né se caractérisent par des déficits d’attention et un tonus musculaire élevé.

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Tolérance et dépendance

Une tolérance au PCP apparaît après une consommation régulière. Le PCP stimule les régions cérébrales reliées au plaisir et au renforcement. La dépendance psychologique s’observe chez quelques utilisateurs réguliers. Elle se caractérise par le désir obsédant de consommer et de ressentir les effets du produit, ainsi que par la difficulté à interrompre l’usage malgré ses effets nuisibles sur la santé. La dépendance physique au PCP est rare chez l’être humain.

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Quelques statistiques

  • L’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (ESCCAD) rapporte qu’en 2012, 12,5 % des Canadiens et 8,9 % des Québécois âgés de 15 ans et plus avaient consommé des hallucinogènes au moins une fois dans leur vie.
  • Au Canada, une personne sur cinq incarcérée dans un pénitencier fédéral admet avoir fait usage d’hallucinogènes dans les trois mois qui ont précédé sa détention (19,5 % des hommes et 20 % des femmes).
  • Au Québec*, du 1er avril 2013 au 31 mars 2014, la ligne Drogue: aide et référence a enregistré 20 appels en lien avec la consommation de PCP, soit 0,2 % de toutes les substances mentionnées lors de ces appels.
  • Au Québec, en 2010-2011, les hallucinogènes ont été consommés par 6 % des élèves de niveau secondaire au cours de l’année précédente.
Tendance statistique : de 3,6 % entre 2004 et 2008.
de 1,6 % depuis 2008.
  • On considère que 0,7 % de ces élèves prennent des hallucinogènes de façon hebdomadaire.
  • Au Québec, une étude réalisée auprès d’un échantillon de jeunes des centres jeunesse indique que plus de 25 % d’entre eux rapportent l’usage d’hallucinogènes tel que le LSD et le PCP.

* M. Cantin, directrice des communications du Centre de référence du grand Montréal (communication personnelle, 10 septembre 2014).

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Que prévoit la loi ?

Le PCP est inscrit à l’annexe III de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.

La possession, le trafic, la possession en vue d’en faire le trafic, la production, l’importation et l’exportation sont illégaux.

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