Le Psilocybine, qu'est-ce que c'est ?
La psilocybine est un perturbateur du système nerveux central. Elle se retrouve dans environ 40 espèces de champignons appelés champignons magiques et appartenant aux familles des Psilocybes (les plus connus), des Conocybes, des Stropharia et des Panaeolus. Ces champignons peuvent être consommés par voie orale, soit mâchés et avalés frais ou secs, soit incorporés dans une préparation culinaire, soit sous la forme de poudre et présentés en capsule.
La dose hallucinogène typique est de 4 à 10 mg, ce qui correspond à 2 à 40 champignons selon les variétés disponibles.
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Effets et dangers de la psilocybine
La psilocybine est un hallucinogène environ 10 fois moins puissant que le LSD. Les effets de la psilocybine durent approximativement trois à six heures et disparaissent habituellement en 12 heures. Cependant, des hallucinations peuvent parfois être ressenties jusqu’à quatre jours après l’ingestion.
Aux doses usuelles, la psilocybine induit également des modifications de la perception des couleurs, des distorsions de la perception du temps et de l’espace, une altération du jugement et des rires incongrus. Des attaques de panique et une agitation extrême sont possibles et peuvent nécessiter une intervention médicale. L’ingestion de la psilocybine peut entraîner des bouffées vasomotrices, une légère augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, des étourdissements, une incoordination des mouvements, des paresthésies (engourdissements des extrémités), des nausées et des vomissements.
Les surdoses mortelles sont très rares, car la dose létale est d’environ 3 500 fois la dose efficace. Lors d’un surdosage à la psilocybine, des convulsions peuvent se manifester dans de rares occasions. Les symptômes de l’intoxication disparaissent généralement en 12 heures ou moins.
Il n’existe pas d’antidote spécifique à l’intoxication à la psilocybine. Son traitement est essentiellement symptomatique : rassurer et calmer le patient, surveiller les signes vitaux et être attentif à l’apparition de convulsions.
Effets chroniques
La consommation prolongée de psilocybine peut provoquer de l’anxiété, des crises de panique, la désorientation, l’incapacité à distinguer l’illusion de la réalité et la dépression. De plus, elle peut précipiter l’apparition d’une psychose chez les personnes vulnérables ou prédisposées.
Psilocybine et grossesse
Il n’existe pas de données sur les effets de la psilocybine chez la femme enceinte. Il faut donc par précaution l’éviter pendant la grossesse.
Tolérance et dépendance
La tolérance aux effets de la psilocybine apparaît rapidement. Des périodes d’abstinence plus ou moins prolongées sont nécessaires afin de rétablir la sensibilité initiale.
D’autre part, rien n’indique que la psilocybine provoque une dépendance physique ou psychologique.
Quelques statistiques
- Au Canada, une personne sur cinq incarcérée dans un pénitencier fédéral admet avoir fait usage d’hallucinogènes dans les trois mois qui ont précédé sa détention (19,5 % des hommes et 20 % des femmes).
- En 2013, 3,7 % des étudiants ontariens de niveau secondaire ont révélé avoir consommé des champignons magiques au cours de la dernière année.
- Au Québec, une étude réalisée auprès d’un échantillon de jeunes des centres jeunesse indique que plus de 40 % d’entre eux ont déjà fait usage de champignons magiques l’année qui a précédé leur entrée dans l’institution.
Que prévoit la loi ?
La psilocybine est inscrite à l’annexe III de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
La possession, le trafic, la possession en vue d’en faire le trafic, la production, l’importation et l’exportation sont illégaux.